Messes de la Santé
Je suis hospitalisée depuis quelques semaines dans une unité de soins de suite. Le mercredi matin j’assiste à la messe célébrée pour les résidents. Un bon nombre de bénévoles y amènent en fauteuil roulant, les personnes qui ne peuvent plus se déplacer autrement.
Se retrouver pour prier ensemble dans ce lieu est pour moi un réel bonheur. J’y trouve la sérénité et même une certaine joie de vivre au fil du temps. Chaque semaine, être au milieu de ces personnes fragilisées me fait prendre conscience que l’on a vraiment tous besoin les uns des autres. Ce séjour que je n’ai pas choisi a quelque chose à me dire sur ce que je découvre ici et m’ouvre le regard sur d’autres réalités. Nous ne sommes jamais seules, Dieu nous accompagne et nous tient la main pour nous aider à affronter ce qui nous arrive. Paule
Le mardi ou mercredi, après avoir assisté à la messe, je porte l'eucharistie à 4 personnes âgées à leur domicile. Elles ne peuvent plus rejoindre notre communauté paroissiale : l'âge, la maladie, le handicap les en empêchent.
Je prie avec elles et partage la parole de Dieu avec l'Evangile du jour. Elles communient et nous remercions le Seigneur. Pour moi, c'est le Christ qui m'envoie pour ce service d'Eglise. Prendre du temps pour écouter, partager leurs joies, leurs inquiétudes et à l'occasion un petit café. Un sourire, une lumière sur leur visage me donnent du bonheur.
Ta lumière Seigneur est présente dans ces rencontres, les personnes me font confiance, elle te prient en lien avec nos communautés. Merci Seigneur. Yvonne
En ce dimanche des malades, nous pensons forcément à ceux de notre entourage : Pour ma part, je n’ai aucun effort à faire pour apercevoir la silhouette dégingandée de Jean, l’ado autiste de ma famille, il a 16 ans et ses parents souffrent beaucoup. Et toi, Gaël , schizophrène de 60 ans , tu trouves le temps long dans ton hôpital psychiatrique, quand vas-tu en sortir ? et où iras-tu ? Mes bonnes amies qui ont plus de 95 ans ne peuvent même plus aller à la salle à manger de la maison de retraite, elles ont besoin d’être aidées dans les plus petits détails de leur vie intime , quelle humiliation. Que dire de l’inquiétude des personnes aveugles qui voient la vieillesse se profiler et leurs forces diminuer . Je suis inquiète pour Constantin : le cancer qui le ronge le tracasse beaucoup , il vit avec sa mère et sa fille de 30 ans, infirme moteur et aveugle, et il a peur pour « l’après ».
Faudra t-il encore ajouter à cette liste, ceux sur qui la cruauté des hommes s’acharne et qui souffrent tortures et prison ? Ils se nomment Antonio ou Ramon, Ahmed ou Abdi, et encore Moussa...L’ACAT m’a raconté leur calvaire et me demande de faire quelque chose pour eux !
Pourquoi tout ce mal ? Il n’y a aucune explication ! La suite, elle est d’un auteur contemporain,et je me permets de la faire mienne.
''Il n’y a que la fragile et chancelante espérance que ce n’est pas le fin mot de l’histoire. C’est ce fragile éclat de lumière qui éclaire la croix de celui qui n’était que victime. Cette lumière vient d’un matin où le mal n’a pas eu le dernier mot, un matin auquel nous sommes tous promis.''
De tout mon cœur, de toute mon âme, à genoux, je lève les mains vers cette lumière, vers cette promesse, pour l’enfant malade, pour l’homme désespéré, pour les torturés, les humiliés.
Toi, Dieu, appelle-les, console-les, guéris-les, réjouis-les, eux et leurs bourreaux, et délivre-nous du mal. M.P.G.