ÉDITO -- ET MAINTENANT !
Nous sommes tous marqués par la brutalité des attentats terroristes qui ont frappé notre pays dans la semaine du 5 au 10 janvier et qui ont fait tant de victimes innocentes. Nous avons aussi été étonnés par le formidable élan vécu pour défendre une certaine idée de la France, une certaine idée de la démocratie, une certaine idée du vivre ensemble entre religions et communautés.
Les 10 et 11 janvier, la France qui doute si souvent d’elle-même a manifesté sa capacité à se mobiliser. Mais qu’en sera-t-il dans quelques semaines, dans quelques mois ? Conserver la ferveur, sans renoncer à la lucidité, c’est le défi qu’il nous faut relever maintenant !
Régis DEBRAY, dans un entretien à un quotidien, écrit : « le défi principal à partir d’aujourd’hui, c’est la reconquête du symbolique, qui unit. Le diabolique est ce qui divise ». Oui, quelle fraternité voulons-nous construire et vivre ? Cette fraternité, sur quoi pouvons-nous la fonder ? Comment retrouver un sens fondateur à cette fraternité ?
Le message de la Conférence des Evêques de France : « quelle société voulons-nous construire ensemble ? » peut nous aider à mener une réflexion, à discerner des points d’attention, à ouvrir des pistes d’action.
L’actualité de la vie de notre Eglise nous offre aussi des pistes de recherche qui sont pour nous comme autant d’appels.
C’était, dimanche dernier 18 janvier, la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié avec ce message du Pape François « Eglise sans frontières, Mère de tous ». Faire de notre Eglise, la maison ouverte d’un Dieu qui est Père et qui voit en chacun non pas un étranger ou un hôte, mais un fils ou une fille bien aimés.
C’est la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens qui se clôture. Cette semaine est une invitation à la rencontre et au dialogue pour reconnaître nos différences, les comprendre pour approfondir et enrichir notre foi de ces différences.
C’est encore le message que nous lance notre Evêque, dans sa Lettre pastorale : « Une audace nouvelle pour annoncer la Parole ». Dans cette Lettre que nous découvrirons plus profondément pendant le Carême, Il nous invite à « sortir » pour aller à la rencontre de l’autre. « Nous ne sommes pas faits pour le repli sur soi,
mais nous sommes créés pour la relation, une relation au Christ et aux hommes ». Il ajoute : « la peur de « sortir » est le signe d’une vie qui ne s’appuie pas assez sur la Force de l’Esprit ».Oui, dépassons nos peurs, tout sentiment de méfiance ou de défiance pour aller à la rencontre de l’autre et des autres. C’est ainsi que nous avancerons sur les chemins de la Fraternité qui est Don de Dieu qui a fait de chacun de nous ses enfants d’adoption.
René PENNETIER