Témoignage présenté au cours de l’homélie du Dimanche de la Santé       

Aller à la rencontre de la personne en milieu hospitalier, c’est me disposer à me mettre à son écoute, à l’écoute de sa parole : parole d’inquiétude, parole de confiance, parole de révolte, parole de bien-être, parole de Foi parfois. Les médecins et le personnel soignant ne s’y trompent pas quand ils nous recommandent d’aller voir tel ou telle personne : « allez donc voir Madame X, elle a besoin de parler. »

    2013 02 17 temoignage1        Combien de fois ai-je entendu : « Ce que je vous dis là, je ne peux le dire à personne d’autre. » Ne pensez-pas que ces propos viennent de personnes isolées qui n’ont pas de visites. Non, c’est parce que en tant que visiteurs, nous sommes à distance, parce que nous ne sommes pas de la famille : « C’est parce que je ne vous connais pas que je peux vous dire tout cela ! »

            Alors pourquoi ce besoin de parler  alors que le visiteur n’a pas de solutions à apporter, qu’il est juste là pour entendre dans la confidentialité et le respect ce que la personne rencontrée a envie de partager.

  • La parole est libératrice : en se confiant, la personne malade extériorise sa révolte, sa colère parfois, son désir de mourir, son souci de ne pas déranger ses enfants, son inquiétude de ne plus pouvoir rentrer à la maison, son isolement, son sentiment d’être abandonnée de Dieu ….. le visiteur entend tout cela sans juger, sans nier, sans minimiser !
  • La parole est créatrice de sens : quand une personne âgée raconte ses souvenirs, elle révèle aussi tout ce qui a eu du poids dans sa vie, ses joies, ses épreuves, ce qui a du sens et qui peut aujourd’hui être souffle pour elle.

            Dans nos rencontres, nous sommes invités à la réciprocité. Le visiteur ne se présente pas comme celui qui sait, qui a la réponse aux questionnements, il ne donne pas de conseils : Non il propose son écoute, son temps, il n’attend pas en retour et pourtant combien il reçoit.

  • La parole de la personne hospitalisée est nourriture pour moi : elle me nourrit humainement, spirituellement, elle me bouscule, elle questionne et enrichit ma propre Foi. Quelques expressions entendues récemment :

-        « Nul n’a autant besoin d’un sourire que celui qui ne peut en donner ! »

-        « Pour vivre heureux, il faut savoir pardonner ! »

-        « Seigneur, que je ne lâche pas la main quel tu me tends, si je m’éloigne de toi, c’est parce que je te lâche la main, toi, tu me la tends sans cesse ! »

           

A travers ces paroles de la personne malade, c’est le Christ qui me parle.

            Quelque fois avec la personne rencontrée, nous partageons la Parole de Dieu avec l’Evangile du jour : j’aime entendre alors comment l’Evangile résonne dans le cœur de la personne, je me laisse évangéliser par elle, catéchiser par elle. Nos paroles se joignent ensuite dans une prière commune au Dieu de Jésus-Christ.

Thérèse Destouches

Aumônier aux Nouvelles Cliniques Nantaises et à la Maison de Convalescence à St Sébastien

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