Édito - « Marchons à la lumière du Seigneur. » (Is 2, 5)

Depuis le 27 novembre dernier, nous sommes entrés en Avent pour quatre semaines. Plus court qu’un Carême, le temps de l’Avent n’en est pas moins précieux pour nous préparer à Noël d’une part, pour nous aider à ne pas oublier non plus que, sans cesse, le Christ vient à nous, jusqu’au jour où prendra fin l’histoire de notre monde. Le Seigneur en qui nous croyons est le Dieu qui vient, c’est notre joie.

Habitués aux guirlandes clignotantes et autres illuminations de rues propres à ce temps, les restrictions actuelles pourraient nous rendre triste ce temps d’attente. À moins que cette ascèse forcée ne vienne creuser en nous le désir que soit enfin accueilli le Christ, « la lumière du monde » (Jn 9, 5). Si le manque de lumière artificielle nous apprend à désirer d’un plus grand désir la vraie lumière, alors ce temps de l’Avent ne sera pas vain. Car c’est bien le souhait qui a été formulé dans la bénédiction d’entrée en Avent : « Dans le combat de cette vie, que Dieu rende ferme votre foi, joyeuse, votre espérance, efficace, votre charité ». Continuons de le désirer avec plus de profondeur : « Jésus, ouvre-nous un chemin d’espérance ».

Pour soutenir notre attente active, pour devenir d’humbles serviteurs de l’espérance, prenons le temps de repérer la vraie lumière qui déjà brille dans l’obscurité de cette fin d’année Dans mon homélie du 1^er dimanche de l’Avent, j’avais égrené quelques exemples lumineux de ces frères et sœurs proches de nous qui se sont faits prophètes de l’espérance en choisissant de revêtir le vêtement lumineux du serviteur. Je voudrais poursuivre en vous invitant à découvrir deux expositions dans notre diocèse.

Du cri du cœur à la voix des Justes. C’est le titre de l’exposition qui se tient actuellement à la maison diocésaine St Clair dont voici quelques mots de présentation : « À l’occasion de la commémoration des arrestations et des déportations massives de Juifs durant l’été 1942, la Conférence des évêques de France, en partenariat avec le Comité français pour Yad VASHEM, a souhaité, par une exposition, rendre hommage aux français reconnus "Justes parmi les Nations". En effet, ces hommes et ces femmes furent des "lumières dans la nuit de la Shoah". Parmi eux, entre autres, des chrétiens dont des évêques, lesquels contribuèrent puissamment à une prise de conscience face à la persécution dont étaient victimes les Juifs. »

La foi des voyageurs. Au passage Ste Croix, Mina GRAIS et l’équipe d’aumônerie des Gens du voyage, nous accueillent jusqu’à la fin de la première semaine de janvier. Un reportage photo rend hommage à celle qu’on nomme « l’étoile de l’Avent », la Mère du sauveur. Les voyageurs nous partagent comment Marie est une « sainte compagne sur les chemins » d’une vie parfois rude. « Pour rester catholiques, on s’accroche à Marie qui nous entraine vers Jésus », témoigne une personne.

Le Christ ne manque pas de faire briller sa lumière. Ouvrons nos yeux sur ceux de nos frères qui l’accueillent et la répandent. Et nous pourrons marcher à sa lumière.

Emmanuel MUSTIÈRE, curé