Édito - « CHRIST EST RESSUSCITÉ. TOUT EST ACCOMPLI ! »

Avant de remettre son esprit à Dieu son Père, sur la croix, Jésus a prononcé cette dernière parole : « Tout est accompli ! » Cette parole ne veut pas simplement signifier qu’il va mourir et que tout est fini. Ce « tout est accompli » veut dire littéralement : « J’ai fait tout ce que j’avais à faire ; Père, j’ai fait tout ce que tu m’as confié ».

            Au moment du lavement des pieds, Jean, dans son évangile dit de Jésus : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Jésus les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1). Jusqu’au bout, c’est-à-dire qu’il a accompli pleinement sa mission. Maintenant, son œuvre d’amour est « accomplie ». « Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir ». (Mt 5, 17)

            Et c’est cet accomplissement que nous célébrons en cette fête de Pâques. La mort a trouvé son maître. Elle n’est plus une fin, ni un point final. Elle devient un passage, une « Pâque ». Avec Jésus, « tout est accompli » puisque même la mort, cet obstacle incontournable pour tout être humain, est vaincue. Bien plus, elle ouvre un passage à une vie autre, certes encore mystérieuse, mais certifiée par Celui qui a vécu et ce passage et cette vie autre.

            Christ est le premier des ressuscités et il fait déjà œuvre de résurrection dans notre histoire, dans notre humanité. Au cours de la nuit pascale, nous feuilletons notre album de famille. Nous nous remémorons les grands moments de l’histoire de notre salut. Ils nous parlent de l’Amour de Dieu, de sa fidélité, de sa miséricorde.

            Quoiqu’il en soit du mal et de tous ces maux qui défigurent notre humanité, quoiqu’il en soit du péché qui abime notre cœur, Dieu poursuit son œuvre de salut. L’apôtre Paul parle du baptême comme d’un plongeon qui nous unit à la mort du Christ pour nous faire participer à sa résurrection. « Si, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui est ressuscité d’entre les morts… Si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui… La mort n’a plus de pouvoir sur lui. » (Rom. 6)

En cette fête de Pâques, ouvrons nos cœurs à cette force de Résurrection. N’attendons pas passivement la résurrection à la fin des temps. Elle est déjà à l’œuvre. Notre résurrection, notre « passage » à travers la mort commence dès maintenant. Notre lent surgissement par-delà la mort se réalise dès aujourd’hui et chaque jour de nos vies.

En cette fête de Pâques, accueillons l’annonce qui nous sauve : « Christ est ressuscité. Tout est accompli ! ». Il est vivant ; il nous précède dans les « Galilée » de notre humanité. Voilà la force de la foi qui libère de la peur, qui donne l’espérance, qui nourrit notre fraternité.

René PENNETIER