Aujourd’hui, notre monde, notre société et notre Eglise changent très rapidement. Et ces changements peuvent parfois nous inquiéter, nous déstabiliser. Alors, c’est vrai qu’il nous arrive de dire ou d'entendre :  « l'Eglise, ce n'est plus ce que c'était ! », « Tout a changé ! », « tout va trop vite » ou « pas assez vite ». Le plus souvent, c’est la peur qui provoque en nous ces réactions. La peur est une émotion, c'est à dire un mouvement de l'âme qui nous affecte sans qu'on l'ait recherché. Tout à coup la peur arrive. On est comme passif devant elle. Elle n'est pas le fruit d'un raisonnement, d'une décision ; personne ne se dit : « à 15 h 00, j'aurai peur ! ».

Mais que faisons-nous de cette émotion qui nous surprend ? Il nous arrive parfois de nous laisser totalement envahir par elle au point qu'elle nous déstabilise, au point qu'elle arrive à fausser notre jugement. Mais, plus radicalement, l’inquiétude nous fait perdre l'espérance en Dieu. La peur est  

une épreuve contre la foi. Elle nous empêche d’aller de l’avant, de rester ouvert et bienveillant envers le changement.

Voilà pourquoi le Seigneur se fait si insistant dans bien des passages de l’Evangile :« N'ayez pas peur, dit-il, soyez sans crainte ! »

Afin que nous tenions la peur à distance, afin qu'elle n'envahisse pas tout notre être comme un poison inoculé dans l'organisme. N'ayons donc pas peur des changements, ils ne sont pas l'adaptation de l'Eglise au gré des modes, ils sont le signe de l'oeuvre de Dieu, aujourd'hui, à tel endroit, pour telle situation. Si Jésus est venu marquer de sa présence notre monde par son incarnation, sa mort et sarésurrection, nous sommes invités nous-mêmes à marquer ce monde d'aujourd'hui par notre présence et notre action. Enracinés dans toute la tradition qui a porté notre Eglise jusqu'à nos jours, il nous faut devenir docile à l'oeuvre de l'Esprit, cet Esprit que Jésus avait promis à ses disciples.

Ce ne doit pas être tout à fait un hasard si Jésus, puis Paul et les auteurs du Nouveau Testament nous parlent de monde nouveau, d'homme nouveau ... N'ayons donc pas peur de la nouveauté, du changement.

Nos paroisses sont constamment appelées à renouveler leur service auprès des hommes et du monde. Chacun, sans idéaliser un passé récent ou plus ancien, est invité à prendre sa part à la mission et à se laisser guider par ce don merveilleux reçu à notre baptême, renouvelé dans notre confirmation et à chaque Pentecôte, l'Esprit Saint.

Engageons-nous, ici et maintenant, sur le beau chemin de la mission, du témoignage, de l'action « pour l'amour de Dieu et le salut du monde », comme nous le redisons dans chaque eucharistie.

                                                                               Loïc Le Huen

 

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