ÉDITO (( « Qu’ils soient un ! »

 

2020 01 19 edito

Chaque dimanche, dans le credo, nous disons croire « en l’Église une ». Mais nous savons que cette unité est encore à bâtir : entre les multiples Églises qui se réclament du Christ, et aussi en chacune d’entre elles.  C’est notre expérience, et aussi ce que nous voyons plus clairement aujourd’hui avec le développement de l’information, la généralisation des voyages, les migrations récentes. Ce n’est pas la diversité qui pose problème. Ce sont les inimitiés, les affrontements, les condamnations réciproques, les refus de dialogue et d’ouverture qui ont blessé et blessent encore l’unité du peuple des baptisés. Ces déchirures entre chrétiens sont des contre-témoignages à l’Évangile de communion et de fraternité qu’ils ont mission d’annoncer.

Aussi faut-il se réjouir de l’effort œcuménique, entrepris depuis plus d’un siècle par des hommes et des femmes issus de toutes les confessions, pour renouer le dialogue et engager leurs Églises sur le chemin de l’unité. Travail de longue haleine, qui semble souvent piétiner, mais qui a été marqué aussi par de belles avancées, dont la création du Conseil Œcuménique des Églises il y a plus de 70 ans.  À l’occasion de cet anniversaire, le pape François avait surpris en disant que « l’œcuménisme est une grande entreprise en pure perte » !  Ce n’était pas pessimisme de sa part. Il rappelait simplement le conseil du Christ invitant chacun à prendre le risque de se perdre pour gagner la vie (Lc 9,24). Le chemin de l’unité des Églises, laissait-il entendre, passe par une conversion réciproque. Et celle-ci demande de quitter le confort des habitudes et des certitudes pour s’ouvrir et s’enrichir à la vérité des autres, à leurs trésors évangéliques, spirituels ou liturgiques.

Ce dialogue évangélique n’est pas seulement l’affaire des théologiens et des responsables des Églises. C’est l’affaire de tous les chrétiens. Pour qu’ils en aient toujours plus conscience, une semaine de prière pour l’unité des chrétiens est proposée au début de chaque année (du 18 au 25 janvier). Prenons donc au sérieux cette invitation. Si c’est possible, joignons-nous aux prières communes entre confessions. Profitons cette année de la réflexion des Églises de Malte et de leur invitation à pratiquer l’hospitalité mutuelle. Ne manquons pas les occasions de dialogue avec des chrétiens d’autres confessions que la nôtre. Ils ne manquent pas dans l’agglomération nantaise, et nous avons la chance ici d’avoir pour voisins, dans l’ancienne chapelle N-D des Victoires, une communauté orthodoxe roumaine.

Notre propre souci de l’unité entre chrétiens de confessions différentes nous rendra sans doute aussi plus attentifs à l’unité de notre propre communauté catholique. Et ce désir d’unité nous accompagnera aussi dans toutes nos relations habituelles, où règnent trop souvent les jugements sommaires, les condamnations hâtives, les inimitiés tenaces…  Oui, la quête d’unité entre chrétiens peut être un témoignage et aider notre société à se vouloir et à devenir plus unie, plus solidaire, plus fraternelle.

Bernard HERVOUET

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