ÉDITO -- UTILES COMMÉMORATIONS…

Au mois de mai, fêtes et commémorations diverses se succèdent. Nous y gagnons quelques jours de congés supplémentaires. Mais ces jours fériés sont là d’abord pour garder mémoire des combats menés pour que chacun puisse vivre dignement de son travail (1er mai) et du prix payé pour mettre fin à une guerre mondiale (8 mai). Nous avons besoin de nous souvenir. Car rien n’est gagné pour toujours, ni partout. Aujourd’hui, nous le savons bien, en de nombreux pays, la paix et la liberté manquent encore cruellement, comme manque aussi à beaucoup le travail dont ils ont besoin.

 2019 05 05 edito

Que les célébrations du début mai nous aident donc à garder, dans nos choix et nos engagements, un vrai souci de paix, de justice, de partage, de fraternité. Le 30, une autre fête, chrétienne celle-là, et fériée elle aussi, nous y invitera à sa manière. L’Ascension rappelle en effet que le Ressuscité n’a pas demandé à ses disciples de « rester là à regarder le ciel où il disparaissait », mais d’aller au contraire habiter le monde, avec la force de son Esprit, pour y inscrire de façon très concrète la paix et la fraternité de son Royaume !

Le chantier est immense, nous le savons bien et les évènements qui ont marqué la fête de Pâques, il y a une quinzaine de jours, nous l’ont rappelé cruellement. Les attentats qui ont endeuillé le Sri Lanka, et la communauté catholique locale particulièrement, montrent que perdurent ou renaissent un peu partout les inimitiés, les incompréhensions, les refus, les haines envers ceux qui sont différents par leur origine ou par leur religion. On voit des signes de ce repli identitaire jusque dans notre Europe. Pourtant, comment ignorer ce que la paix et la relative prospérité, dans laquelle nous avons vécu ces dernières décennies, doivent au mouvement de réconciliation, de dialogue et de reconnaissance mutuelle qui a présidé à la construction de l’Union Européenne.

Bâtir ensemble, dans la confiance, plutôt que de se défier les uns des autres au risque de se détruire mutuellement : il faut espérer que le vote à venir permettra de continuer résolument dans cette direction. Pour le bien des européens. Et pour le bien de notre humanité. Frère Alois, prieur de Taizé, qui passe son temps à faire dialoguer entre eux des jeunes de tout pays, invite à « bâtir aujourd’hui une Europe de la rencontre et du dialogue… Il y a là une responsabilité, insiste-t-il, pour toute l’Église afin de soutenir aujourd’hui un nouvel élan d’espérance. »   (La Croix, 23 avril).

Ayons donc à cœur d’endosser notre part de cette responsabilité, ne serait-ce qu’en cherchant davantage la rencontre et le dialogue avec ceux qui nous entourent.

Bernard HERVOUET

    Se souvenir de moi     Mot de passe perdu