ÉDITO -- TEMPS du PARDON et de la RÉCONCILIATION !

Du désert des tentations vers le jardin de Pâques, nous vivons la marche du carême. Une marche de quarante jours, avec pour bagages, le jeûne, la prière et le partage. Une marche avec Jésus, notre frère, sur les chemins de la fraternité.

2019 03 24 editol 

Nous contemplons, dimanche après dimanche, le Christ pour le suivre dans sa Pâques, traverser le vide de la mort et recevoir le plein de résurrection.

Le mercredi des cendres, nous avons entendu l’appel de Paul : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu… Le voici maintenant, le moment favorable » (2 Cor. 5, 20).

Mais, c’est quoi exactement cette RÉCONCILIATION dont nous parle Saint Paul ? C’est un travail nécessaire à faire qui s’enracine dans l’expérience du mal que nous faisons tous et toutes.

Le mal est une réalité massive : ce mal qui défigure, déshumanise, aliène l’homme, corrompt les relations et met souvent l’amour en échec. Ce mal n’est pas une réalité extérieure à nous. Il est en chacun de nous, car en nous cohabitent le meilleur et le pire.  Saint Paul l’évoque dans la lettre aux Romains : « je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas » (Rom 7, 12).

C’est cela que nous, les chrétiens, nommons le « PÉCHÉ ». Le péché de l’homme est toujours de l’amour raté, de l’amour enfoui, de l’amour blessé ou tué ; bref, une autodestruction de l’homme, enfant de Dieu, frère en humanité ; l’homme qui ne peut grandir que par l’amour donné et reçu.

Le mal, c’est ce qui est et ne devrait pas être. Le mal, c’est ce  contre quoi nous luttons. Et dans ce combat, Dieu ne nous abandonne pas à nos seules forces. Dans sa miséricorde, il a envoyé son fils, Jésus, pour nous sauver. Dieu vient en Jésus pour lutter avec nous et nous invite à nous battre contre le mal.

Jésus est le « bon samaritain » qui est venu à la rencontre de l’humanité blessée pour la sauver. Jésus est le « bon samaritain » qui confie l’homme blessé à l’auberge de l’Église, pour qu’il soit accueilli et soigné par les remèdes de la miséricorde et de la grâce des sacrements.

Le sacrement du pardon, c’est le sacrement de la réconciliation. Il veut renouer notre relation filiale avec Dieu, notre Père. Il veut renouer notre relation fraternelle avec nos frères, nos compagnons d’humanité. Ainsi, il nous réconcilie avec nous-mêmes, nous qui sommes tiraillés entre notre volonté de faire le bien et notre penchant à faire le mal que nous ne voudrions pas faire.

Le sacrement du pardon, c’est le sacrement de la croissance. Ce n’est pas un acte de culpabilisation, ni d’humiliation. C’est un acte d’espérance pour soi-même, pour notre humanité. Être pardonné, être réconcilié avec le Seigneur et avec ses frères, c’est recevoir un cœur et un esprit nouveaux ; c’est intégrer à nouveau une marche dynamique pour avancer avec Jésus, sur les chemins de la fraternité.

Carême, temps du pardon et de la réconciliation !

Le carême, c’est un beau moment. Passons du désert au jardin, du désert de relation au jardin de l’amour et de la vie.

René PENNETIER

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