Édito -- « Nous sommes tous appelés à être des saints »

 

Tel est le message fort, je dirais même percutant, du pape François, dans son exhortation apostolique : « Soyez dans la joie et l’allégresse » (Gaudete et exultate), sortie le 19 mars dernier. Cette exhortation s’adresse à tous les baptisés que nous sommes. Sommes-nous conscients que cet appel à la sainteté s’adresse à chacun de nous et nous concerne tous et toutes ?

Dans quelques semaines, deux baptisés de notre diocèse de Nantes vont être béatifiés avec les moines de Tibhirine. L’un Célestin RINGEARD (originaire de la Marne), avant d’être moine, était prêtre de notre diocèse. L’autre, Michel FLEURY (originaire de Ste Anne sur Brivet), après une vie comme religieux au travail, avait rejoint l’abbaye de Bellefontaine, avant de partir à Tibhirine. Pour les avoir connus tous les deux, je peux dire qu’ils étaient loin d’être parfaits. Les saints ne sont pas au-dessus des autres. Ils sont pécheurs comme les autres. Ils ne sont pas toujours dans « les clous ». Comme l’écrit le pape François, « leur vie (de saint) n’a pas toujours été parfaite, mais, malgré des imperfections et des chutes, ils sont allés de l’avant et ils ont plu au Seigneur. »

2018 04 29 edito

 

Pour le pape François, la sainteté est un appel adressé à tous. Et chaque baptisé, dans son comportement et son existence, est appelé par Dieu à la sainteté. Voici quelques extraits glanés dans cette exhortation. Peut-être vous donneront-ils envie d’en lire un peu plus !

« Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieux ou religieuse… Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes. Es-tu marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse, comme le Christ l’a fait avec l’Eglise. Es-tu un travailleur ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail au service de tes frères. As-tu de l’autorité ? Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels. »

 

« J’aime voir la sainteté chez des parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les personnes âgées qui continuent de sourire… C’est cela souvent la sainteté « de la porte d’à côté », de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, « la classe moyenne de la sainteté ».

 

« Jésus a expliqué avec grande simplicité ce que veut dire être saint, et il l’a fait quand il nous a enseigné les béatitudes (Mt 5, 3-12).

Elles sont comme la carte d’identité du chrétien. Donc, si quelqu’un se pose cette question, « comment fait-on pour parvenir à être un bon chrétien ? », la réponse est simple : il faut mettre en œuvre, chacun à sa manière, ce que Jésus déclare dans le sermon des béatitudes. »

 

« Ordinairement, la joie chrétienne est accompagnée du sens de l’humour… La mauvaise humeur n’est pas un signe de sainteté… »

 

 « Demandons au Seigneur la grâce de ne pas vaciller quand l’Esprit nous demande de faire un pas en avant ; demandons le courage apostolique d’annoncer l’Evangile aux autres et de renoncer à faire de notre vie chrétienne un musée de souvenirs…»

« N’aie pas peur de la sainteté : elle ne t’enlèvera pas les forces, ni la vie, ni la joie. C’est tout le contraire, car tu arriveras à être ce que le Père a pensé quand il t’a créé et tu seras fidèle à ton propre être. »

 

Voilà une nouvelle exhortation du pape François, pleine de souffle, qui nous rappelle la grandeur de notre vocation de baptisé. Ce n’est pas un appel à l’héroïsme, mais une invitation, faite à chacun, à mettre en               lumière et à donner le meilleur de lui-même.                                           

René PENNETIER

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