ÉDITO -- PÂQUES, ÉCLATANTE VICTOIRE !

Alors que, chaque jour, nous mesurons la fragilité de nos vies, de toute vie menacée par la violence, les guerres, les attentats, la maladie, Pâques est porteur d’un message inouï, et tout à fait étonnant :

« Ne soyez pas effrayés !

Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ?

Il est ressuscité : il n’est pas ici.

Allez dire à Pierre : il vous précède en Galilée. Là vous le verrez » (Marc 16)

 Mesurons-nous la portée de ce message pour nous aujourd’hui ?

Dans la nuit pascale, la mort a trouvé son maître. Elle n’est plus un point final définitif. Elle ne marque plus la fin de la vie. Elle devient un « passage », c’est le sens du mot « Pâques ».

Avec Jésus, la mort – obstacle jusque-là infranchissable pour tout être humain – est vaincue. Elle devient, non pas anéantissement, mais passage à une Vie autre, inconnue certes, mais certifiée par Celui qui a vécu le « passage » et est entré dans la vie autre.

Le Christ est ressuscité et il continue de faire œuvre de résurrection. Au cours de la veillée pascale, nous feuilletons l’album de famille. Nous nous remémorons les grandes étapes de l’histoire du salut. Elles nous parlent de la miséricorde de Dieu, de sa fidélité, de son Amour. Quoi qu’il en soit du mal qui abîme l’homme, du péché qui nous sépare de Dieu et des frères, Dieu poursuit inlassablement son œuvre de salut. Il nous offre sans cesse de faire Alliance, alliance de Vie et d’Amour.

Au cœur de la veillée pascale, Paul nous redit que « par le baptême nous avons été unis au Christ ». Unis au Christ dans sa mort… mis au tombeau avec lui… pour que nous menions une vie nouvelle, sa « vie de ressuscité d’entre les morts » (Rm 6, 4-5)

En ces fêtes pascales, ouvrons-nous, ouvrons nos cœurs à ce don de la Vie, à ce mystère de Vie qui nous dépasse, à cette force de résurrection qui nous est offerte. N’attendons pas passivement, naïvement la Résurrection à la fin des temps. Notre résurrection se joue déjà aujourd’hui. Si elle est don de Dieu, elle est à l’œuvre chaque fois que nous acceptons de mourir à nous-mêmes, à ce qui nous enferme sur nous, pour nous ouvrir à Dieu et à nos frères.

La condition pour ressusciter et vivre de la Vie du Ressuscité, c’est de puiser cette Vie auprès du Christ et de nous ressourcer à sa Parole de Vie. Car le Christ est le puits d’où s’écoule, comme une eau vive jaillissante, la Vie, la vraie Vie.

« De son côté transpercé, il en sortit du sang et de l’eau » (Jn 19, 34)

La croix n’est plus l’arbre de la mort, elle est devenue pour nous l’arbre de la Vie.

René PENNETIER