ÉDITO -- «  Seigneur, apprends-nous à prier »

Avec l’aumône et le jeûne, la prière est un des trois piliers de notre marche de Carême. Aussi, mettons-nous à l’école de Jésus, en prière. Comme les disciples, demandons-lui : « Seigneur, apprends-nous à prier » (Luc 11, 1). Comme les disciples, reprenons les mots que Jésus leur a donnés : « Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui est aux cieux…» (Mt 6, 9).

Quand nous prions, mesurons-nous vraiment ce que nous disons ? N’y a-t-il pas pour nous le risque de « rabâcher » machinalement des formules que nous connaissons par cœur, sans bien en mesurer le sens ? Pendant ce carême, en équipe fraternelle de foi, saisissons la chance qui nous est offerte d’approfondir tel ou tel verset du Notre Père.

Et déjà, goûtons à ces quelques « perles » du Pape François que j’ai glanées dans un de ses livres : « Quand vous priez, dites Notre Père » (Edition Bayard).

« Notre Père » Quelle chance et quelle force de pouvoir dire à Dieu : « Notre Père »,  « nous qui vivons dans une « société sans pères » et qui avons parfois le sentiment d’être orphelins » : « orphelins de voies sûres à parcourir, orphelins de maîtres auxquels se fier, orphelins d’idéaux qui réchauffent le cœur, orphelins de valeurs et d’espérances qui nous soutiennent quotidiennement. »

« Que ton nom soit sanctifié ». On a rien à apporter à Dieu, à sa sainteté, mais nous avons à « faire de la place à Dieu » pour que sa sainteté se manifeste en nous ; pour que sa sainteté se manifeste dans notre monde et rayonne dans l’univers entier.

« Que ton règne vienne ». « Le Royaume de Dieu, s’il requiert notre collaboration, est surtout initiative et don du Seigneur. C’est pourquoi, nous devons toujours avoir l’évangile à portée de main pour nous en nourrir chaque jour. Il est la force qui fait germer en nous la vie du Royaume de Dieu. »

« Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». « Il est très difficile de pardonner. On ne peut pardonner que si on a reçu la grâce de se sentir pardonné. » « C’est précisément en recevant le pardon de Dieu que, à notre tour, nous sommes capables de pardon envers les autres. » « Un secret simple : ne pas laisser que la journée prenne fin sans se demander pardon, sans faire la paix entre époux et épouses, entre parents et enfants, entre frères et sœurs… Il ne faut pas finir la journée dans la guerre. »

« Et ne nous laisse pas entrer en tentation ». « Un père ne tente pas pour voir comment on va s’en sortir… C’est moi qui cède à la tentation… Lorsque Satan m’induit en tentation, Père, aide-moi, apporte-moi ton aide, donne-moi ta main pour que je ne coule pas. »

Et François de conclure : « Il en faut du courage pour réciter le Notre Père. Il en faut de l’audace pour oser dire à Dieu : « Notre Père ». Mais, dans cette prière, Jésus nous dit qui est vraiment Dieu pour nous… Jésus nous dit qui nous sommes pour Dieu.

Alors, « Seigneur, apprends-nous à prier ».

René PENNETIER